Simona Saint Martin est spécialisée dans l'étude des diatomées fossiles. Elle est Docteur en Paléontologie de l'Université de Bucarest et poursuit actuellement ses recherches au Muséum national d'Histoire naturelle. La conférence donnée devant les adhérents de la SAGA a été conçue dans le cadre des activités de l'association de médiation scientifique GéoBiota.
Selon Darwin, "Il y a peu d'objets plus admirables que les délicates enveloppes siliceuses des diatomées : ont-elles donc été créées pour que l'Homme puisse les examiner et les admirer en se servant des plus forts grossissements d'un microscope ?" (L'origine des espèces, 1859). C'est cet émerveillement du grand naturaliste que la conférence se propose de transmettre.
Les diatomées (Bacillariophycées) sont des algues microscopiques unicellulaires. Elles sont photosynthétiques et possèdent plusieurs chloroplastes qui leur confèrent une couleur verte ou brun doré.
Elles ont été découvertes en 1702 par un des pionniers de la microscopie Anton van Leeuwenhoek. Il utilisait alors des instruments optiques très simples : une lentille formée d'une minuscule bille de verre sertie dans une lame métallique. L'échantillon était placé sur une pointe métallique solidaire du support que l'on déplaçait face à la lentille pour en explorer le contenu. Il pensait que les diatomées étaient des animaux, car certaines espèces possèdent l'étonnante particularité de pouvoir se déplacer.
C'est seulement au XIXe siècle que les biologistes ont observé que ces organismes étaient phototosynthétiques. L'observation des diatomées, comme la plupart des organismes microscopiques, se réalise aujourd'hui au moyen du microscope optique et du microscope électronique.
La cellule des diatomées est renfermée dans une boîte siliceuse, nommée frustule, qui se compose de deux parties (deux valves), le couvercle et le fond, s'emboîtant l'une dans l'autre, évoquant assez bien, pour les formes rondes, une sorte de boîte de camembert. Leur originalité ainsi que leur beauté résident dans le fait que cette enveloppe externe, transparente et rigide est souvent très délicatement ornementée.
Les diatomées sont classées en deux groupes selon la morphologie du frustule :
Les diatomées vivent dans tous les milieux aquatiques où elles trouvent un minimum de lumière et d'humidité : eaux douces, saumâtres et marines, mais aussi dans le sol et en milieu aérien. Elles peuvent appartenir au plancton (phytoplancton) ou vivre sur le fond (benthos).
Il est à remarquer que les diatomées, contribuent à environ 40% de la production primaire marine, et produisent ainsi presque le quart de l'oxygène que nous respirons ! Compte tenu de leur forte présence dans les milieux aquatiques, partout dans le monde, les diatomées constituent une source essentielle d'alimentation pour des organismes minuscules comme le zooplancton et les larves de poisson.
Les diatomées vivent selon le rythme des floraisons qui se manifestent au cours des saisons. Après la mort des cellules, les frustules se déposent au fond du milieu marin ou du milieu lacustre et, si les conditions sont favorables, les frustules se conservent alors dans les sédiments. Les frustules accumulés sur plusieurs centaines et milliers d'années peuvent former ainsi des dépôts importants, généralement laminés. La roche résultant de ce processus est appelée diatomite et offre de nombreux usages chimiques ou industriels qui en font un matériau largement exploité.
Chaque espèce de diatomées se développe dans des conditions de milieu bien définies (température, profondeur, concentration en sel, composition chimique, etc.). On peut dire que les diatomées sont comme une fenêtre ouverte vers le passé parce que beaucoup d'espèces qui vivent aujourd'hui sont représentées à l'état fossile. En datant les sédiments et en analysant les assemblages de diatomées ont peut donc reconstituer les conditions d'environnement à un moment donné.
Pour terminer, Simona Saint Martin décrit quelques exemples de formations de diatomites :
Quelques références et sites internet sur les diatomées :
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