Jean-Pierre Gasc
Président de la Société des Amis du Muséum
La conférence fait le point sur la question de l'évolution et montre comment la théorie de Darwin a résisté à ses détracteurs depuis 150 ans.
Pour éviter toute ambiguïté, il est utile de commencer par rappeler les piliers du Darwinisme, tels qu'ils sont exprimés dans les textes fondateurs L'Origine des espèces (1859), La variation des animaux et des plantes à l'état domestique (1868) et La filiation de l'homme (1871) :
- les espèces montrent une variation spontanée ;
- les variants qui, dans les conditions du moment, accèdent plus facilement aux ressources se reproduisent plus que les autres. Ils bénéficient de la sélection naturelle alors que les autres sont éliminés.
De nos jours, les disciplines qui contribuent à notre connaissance de l'évolution peuvent être regroupées selon deux types d'approche :
- l'analyse des grandes lignes suivies au cours de l'histoire, les patrons évolutifs (patterns) enregistrés dans les organismes présents et passés (Anatomie comparée, Paléontologie, Systématique, Biogéographie) ;
- l'étude expérimentale des mécanismes (processes) responsables des modifications et de leur transmission par voie de descendance (Génétique, Génétique des populations, Biologie moléculaire, Biologie du développement).
Il est évidemment impossible d'aborder tous ces domaines dans le cadre d'une conférence. JP Gasc se focalise sur certains aspects :
- la relation entre variation et code génétique ;
- la sélection et l'adaptation, notion de fitness ;
- les apports de la biologie du développement (approche évo-dévo) ;
- la nouvelle systématique, les arbres phylogénétiques ;
- le temps long de la paléontologie (variations climatiques, dynamique de l'écorce terrestre, événements cosmiques, crises).
En conclusion, on peut dire que la théorie de l'évolution s'est affermie dans le dernier tiers du XXe siècle grâce à l'action conjointe de toutes les disciplines des sciences du vivant. Elle sert de fil conducteur à des applications dans le domaine de la santé ainsi que dans des domaines industriels, et est un ciment unificateur de la Biologie.
