En juin 2010, une douzaine de membres de la SAGA ont participé à une excursion dans les Vosges qui proposait un programme de trois jours :
La sortie géologique avait lieu dans les environs de Saint-Amé, une petite commune à une trentaine de kilomètres d'Epinal, sur la Moselotte, un affluent de la Moselle. La roche la plus connue de la région est le granite, notamment celui de Remiremont qui a fourni une grande quantité de pavés parisiens. Mais la géologie des Vosges présente une grande diversité de roches magmatiques et métamorphiques et l'excursion nous a permis d'observer trois affleurements de roches moins courantes : péridotite à grenats, lamprophyre et migmatite. La visite était commentée par deux spécialistes, Jacques Touret, de l'Ecole des Mines de Paris et Cyrille Delangle, de l'association Terrae Genesis. Nous avons également visité l'atelier de Daniel Petitgenêt, un des derniers sculpteurs vosgiens travaillant les pierres, locales ou importées, tel ce bloc de labradorite malgache qu'il travaillait au moment de notre visite.
Terrae genesis est une association qui vise à faire connaître le travail du granit et la géologie des Vosges. Elle est basée au Syndicat, une commune près de Saint-Amé qui était autrefois un centre important d'exploitation du granite. L'association gère un musée qui présente une remarquable collection : 800 roches des Vosges, 1 500 minéraux et 500 fossiles. On y trouve également de nombreux outils et machines utilisés autrefois dans l'exploitation du granit. L'association propose de nombreux services dans les domaines de la minéralogie et pétrologie : visites géologiques dans la région, conférences, boutique, travaux spécialisés comme la préparation de lames minces.
La Bourse de Sainte-Marie-aux-Mines est connue de tous les amateurs de minéraux. Son champ s'est considérablement élargi depuis sa création puisqu'on y trouve non seulement des minéraux, mais également des fossiles, des gemmes et des bijoux. Une fois par an, cette commune de 5 000 habitants reçoit plus de 20 000 visiteurs, amateurs ou professionnels, ce qui en fait le second événement du genre pour l'Europe, après les Journées minéralogiques de Munich. Pratiquement tous les pays y sont représentés et l'offre cible toutes les bourses, de quelques euros à plusieurs dizaines de milliers d'euros. Difficile de résister à la tentation !
Le dernier jour du voyage était consacré à la visite de l'ancienne mine du Thillot. Cette mine de cuivre, exploitée pendant deux siècles appartenait aux ducs de Lorraine. L'exploitation a cessé en 1761, 5 ans avant la mort du dernier duc, Stanislas Leszczynski, et le rattachement de la Lorraine à la France. Le filon de chalcopyrite n'était pas très puissant, et l'exploitation est restée modeste ; mais elle a toujours été stratégique, car les quelques tonnes de cuivre qu'elle fournissait par an servaient principalement à la fabrication de canons. Il y a quelques années, une équipe d'archéologues a mis en évidence l'intérêt patrimonial de cette mine : première utilisation de la poudre noire en Europe pour extraire le minerai, découverte de matériel de pompage. Pour préserver ce patrimoine, la commune du Thillot, aidée de plusieurs partenaires a créé un musée et ouvert une partie des galeries au public. Le musée, appelé la Maison des Hautes Mynes est installé dans l'ancienne gare du Thillot. Il présente le minerai, le gisement, les différentes techniques d'exploitation, le métier et le statut des mineurs aux XVIIe et XVIIIe siècles. A quelques kilomètres du musée, dans la forêt, se trouve la mine proprement dite ; il en reste des haldes et des galeries dont quelques centaines de mètres sont accessibles au public.
Quelques adresses internet relatives aux sites visités pendant cette sortie :
![]() Mine du Thillot : entrée de galerie |
![]() Mine du Thillot : galerie |