Fête de la Nature 2017

Comme chaque printemps, le village de la Fête de la Nature s'est installé au Jardin des Plantes du Muséum le temps d'un week-end, cette année, du 19 au 21 mai. Le thème retenu par les organisateurs était « Les super pouvoirs de la Nature » et pour l'illustrer, la SAGA a présenté un atelier de Paléontologie intitulé « Quand la vie a failli disparaître : les grandes extinctions biologiques ».

Photo F. Tran

Une série de panneaux décrivaient les cinq extinctions massives qui ont eu lieu sur Terre depuis l'Ere Primaire : quand se sont-elles produites ? quelles en sont les causes ? quelle est leur durée ? quels groupes sont touchés et quels groupes survivent ? Des vitrines de fossiles illustraient concrètement ces extinctions. Les visiteurs les plus jeunes pouvaient s'amuser à reconstituer des puzzles de dinosaures, Diplodocus, Tyranosaure et Tricératops.

Le premier jour de l'événement était réservé aux scolaires. Le thème était délicat à introduire pour les classes de cours moyen parce que les élèves n'ont pratiquement pas de notion sur les fossiles et les temps géologiques. Heureusement qu'en voyant les fossiles des vitrines, les questions arrivaient rapidement et facilitaient immédiatement la compréhension. La présentation était plus simple pour les élèves de 4^ème. A ce niveau, ils connaissent un peu les fossiles et ont quelques bases en géologie, par exemple sur le volcanisme ou la tectonique des plaques.

Les cinq grandes extinctions depuis le Paléozoïque Photo J.-L. Fromont

Le puzzle du Diplodocus Photo J.-L. Fromont

Après chaque crise, la vie « a repris le dessus », la nature a montré ses capacités de résistance aux perturbations majeures, ses capacités d'innovation et son pouvoir de reconquête des niches écologiques laissées vides. Chacune de ces phases d'extinction a été suivie par l'émergence et la diversification de formes nouvelles. Ces extinctions permettent un grand renouvellement de la faune et de la flore et participent à l'évolution du vivant.

Les grandes crises sont le résultat de combinaisons de facteurs : impacts météoritiques, volcanisme, champ magnétique, changements du niveau marin (le plus souvent régressions), variations climatiques, variation de la chimie de l'eau de mer, répartition des mers et des continents. Ces facteurs sont plus ou moins prononcés, et chaque crise a ses caractéristiques propres. Cependant, on peut observer certaines constantes :

• l'intensité est différente en milieu marin et en milieu terrestre ;
• les organismes intertropicaux sont plus touchés que ceux des hautes latitudes ;
• le benthos profond résiste mieux que benthos néritique ;
• les organismes des milieux d'eaux douces survivent mieux ;
• les taxons à aires restreintes disparaissent plus facilement que ceux à large distribution ;
• les groupes très spécialisés sont fortement défavorisés ;
• les espèces survivantes ne restent pas inchangées.

Fossiles de l'Ordovicien Photo J.-L. Fromont

Quelques fossiles touchés par la crise K/T Photo J.-L. Fromont

Remerciements

Un événement comme la Fête de la Nature mobilise un grand nombre de membres de l'association. En premier lieu, remercions ceux qui ont préparé l'atelier et fourni le matériel : Annie Cornée, Jean-Louis Fromont, Jean-Pierre Malfay, Jean-Pierre Roucan. Mais n'oublions pas ceux qui ont participé à l'événement en accueillant et renseignant le public : Nicole Chandon, Michel Gastou, Yves Grimault, Dimitri Pérès, Michel Pouyollon et Michel Simonin. Que tous soient très sincèrement remerciés.

Bibliographie et sites internet

• De Wever P. et David B. (2015). La biodiversité de crises en crises. Albin Michel, 302 pages
• Lethiers F. (1998). Evolution de la biosphère et évènements géologiques. Taylor & Francis, 1998, 298 pages
• Dossier pour la Science, hors série, intitulé « La valse des espèces », juillet 2000, 138 pages
• Dossiers de La Recherche également intitulé « La valse des espèces », mai 2010, 98 pages
• Dossier « Extinctions » dans Géochronique , n° 116, décembre 2010, p.19-43
• La biodiversité en crises
• Les grands chambardements de la vie : les extinctions de masse, un site de l'Université de Laval

Vendredi, visite des scolaires Photo J.-L. Fromont

Samedi et dimanche, ouverture au public Photo F. Tran