Découverte de l'Arcantiodelphys marchandi

En novembre 2009, les Proceedings of National Academy of Sciences, la revue américaine correspondant à nos Comptes Rendus de l'Académie des Sciences annonçait la découverte de l'Archantiodelphys marchandi. Il s'agit d'un Marsupial, groupe de Mammifères primitifs, principalement représenté de nos jours par les kangourous et les opossums.

Un membre de la SAGA, Joseph Marchand, n'est pas étranger à cette découverte, et est mentionné dans l'article du PNAS. Il a en effet trouvé l'holotype de cette nouvelle espèce.

La découverte entre dans le cadre d'un programme de recherche mené par l'Université de Rennes, le CNRS et le Muséum sur les gisements de Vertébrés du Crétacé des Charentes. Au cours des fouilles, cinq tonnes de sédiments ont été récoltés. Ceux-ci ont ensuite été lavés, tamisés et analysés à la binoculaire pour y rechercher des dents de mammifères !

Au Muséum, le travail était supervisé par Emmanuel de Gheerbrant et Christian de Muizon. Joseph Marchand a participé à la recherche en analysant une centaine de kilogrammes de sable provenant d'une carrière près de Rochefort-sur-Mer (Charente-Maritime) et daté du Cénomanien (99 Ma). Après quelque 500 heures de travail, il a eu la chance de trouver une dent complète, parfaitement conservée qui a permis aux chercheurs d'identifier l'Archantiodelphys marchandi. D'autres dents ont été récoltées dans le sable du même site, mais elles sont partielles et plus difficilement identifiables.

Cette dent, une molaire supérieure, mesure environ un millimètre et constitue l'holotype de l'espèce. L'animal était de la taille d'une musaraigne actuelle.

Certes, la nouvelle espèce reste peu connue à ce jour, mais sa découverte est importante car elle est la plus ancienne espèce des Mammifères primitifs connus en Europe, et elle montre que le continent européen a pu jouer un rôle dans la radiation des Marsupiaux de l'Asie vers l'Amérique.

Pour l'anecdote, on peut faire remarquer que, par un heureux hasard, le nom marchandi honore à la fois son "découvreur" et le propriétaire de la carrière de sable qui s'appelait Paul Marchand.



La molaire holotype de l'Arcantiodelphys marchandi

Source : communiqué de presse du CNRS - 03/11/2009